Page:Sacher-Masoch - Sascha et Saschka (suivi de) La Mère de Dieu, 1886.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VI

Il pleuvait. L’eau tombait jour et nuit, sans s’arrêter. Quelquefois, au milieu de la journée, il y avait une heure ou deux où le soleil luisait. Mais les matins et les soirées étaient froids. Il commençait à geler pendant la nuit. Un brouillard épais remplissait la vallée du Nouveau-Paradis. Il disparaissait pour quelques heures, au soleil, puis reprenait de plus belle, roulant ses vagues dans les champs et à travers les arbres. Les buissons resplendissaient, sous leur feuillage rouge ou jaune, dont le vent enlevait les feuilles par bouffées. Des châtaignes se détachaient de leur tige et tombaient à terre, faisant éclater leurs enveloppes. On entendait partout le sifflement des mésanges. Des oiseaux de passage traversaient l’air, par bandes, en piaillant bien haut, au-dessus des champs de vaine pâture, se dirigeant vers le sud.

Dans le village, où ordinairement en cette saison