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CHAPITRE III

Le jour suivant, Mardona s’habilla avec un soin tout particulier. Elle resta assise au balcon tout l’après-midi, regardant sur la route à travers le rideau d’églantiers qui tapissait sa maison. Au coucher du soleil elle rentra, de fort mauvaise humeur. Plus tard elle se montra de nouveau à la fenêtre ; la pâle clarté de la lune baignait en plein son visage calme. Au bout de quelque temps, son front se plissa douloureusement. Elle ferma la fenêtre, sans bruit, avec une telle précaution, que les gonds de la croisée ne grincèrent même pas. Quelques jours s’écoulèrent, Sabadil ne se rendit pas à Fargowiza-polna. Il sentait quelque chose lui peser sur la poitrine comme une pierre. Jusqu’à présent il était allé à l’église, chaque dimanche, entendre la messe ; maintenant il n’y prenait plus aucun goût. Sa foi chancelait et diminuait tous les jours. Il est vrai qu’il n’avait, en fait de reli-