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LA MÈRE DE DIEU.

— Et cette Mère de Dieu est belle et jeune ? demanda Sabadil pénétré d’un étrange soupçon.

— Pourquoi ne serait-elle pas jeune ? demanda le juif. C’est une belle femme, mise comme une princesse.

— Vraiment ?

— Pourquoi ne serait-elle pas mise comme une princesse ? Elle reçoit des cadeaux de tous côtés. Elle vit en barine, en vraie comtesse. Et non seulement des Chassides, mais d’autres juifs, des chrétiens, et des Turcs, et des païens, se rendent vers elle en pèlerinage. Ils la révèrent tout comme les vrais Duchobarzen de Fargowiza-polna. Toute la contrée de ce côté de la forêt lui rend hommage. Elle règne comme un sultan. Ils tremblent tous devant elle.

— Et quel est son nom ? demanda timidement Sabadil.

— Mardona.

— Mardona Ossipowitch ! s’écria Sabadil.

— Oui, Mardona Ossipowitch. »