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SASCHA ET SASCHKA.

« En définitive cette affaire a vraiment… bien peu… trop peu d’importance.

— Va pour le sabre. Et le lieu ? »

Silvaschko se tordit violemment la moustache.

« Le petit bois de bouleaux, près Visla.

— Bien. Là on est assez en sûreté. Et l’heure ?

— Aujourd’hui à cinq heures.

— Accepté. Votre serviteur.

— Je suis le vôtre.

— Permettez ; encore un mot, dit Silvaschko en se retournant, il faut que le jeune Homutofko ignore absolument que son père veut se battre à sa place.

— Je comprends. »

Quand le lieutenant revint chez lui, il trouva devant la porte Sascha qui l’attendait.

« Eh bien ! consent-il ? demanda le curé avec agitation.

— Tout est en règle.

— Que Dieu en soit béni !

— Nous avons maintenant jusqu’à quatre heures pour nous exercer au maniement des armes, mais commençons par dîner, dit Silvaschko, car il ne faut point aller se battre avec l’estomac chargé. À quatre heures du repos, à cinq la rencontre, et dix minutes suffiront pour nous rendre sur le terrain. »

Le lieutenant se hâta de donner les ordres nécessaires à la cuisine. Urscha mit le couvert, et à peine une demi-heure s’était-elle écoulée que la barschtsch[1] fumait sur la table. Pendant le repas, Silvaschko

  1. Soupe aux carottes.