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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

Lorsque le docteur avait un pas quelconque à faire dans le monde, il disait à sa mère : « Descends t’informer auprès de l’oncle qui a tout vu. » Lorsque le vieux capitaine rencontrait dans un journal, un livre, un mot étranger, quelque chose qu’il ne comprenait pas, il disait à sa sœur, la vieille demoiselle : « Monte t’informer auprès d’Andor, qui a tout lu. »

Peu après son entrée dans sa chambre, Andor appelait sa mère. Le grand garçon si fort, si savant, était comme un enfant à propos de toilette, il ne pouvait rien faire sans elle.

Après la mère vint l’oncle, puis la tante, puis Plant, et tous aidèrent le docteur à se vêtir.

Enfin, notre héros fut sous les armes. Il quitta la maison, suivi de Plant, et très-préoccupé. Il n’aimait pas les nouveaux visages, et puis il allait voir Hanna de près, lui parler même. Ce qu’il avait ardemment désiré depuis des mois lui semblait maintenant comme une punition. Aussi avait-il la figure bien plus colorée que d’habitude, lorsque le clerc lui serra la main devant la maison où demeuraient les Teschenberg.

Sur les marches de l’escalier, il dut s’arrêter plusieurs fois pour reprendre haleine. À la porte il eût fait volte-face volontiers ; il se décida pourtant à saisir la sonnette, et, dans son émotion, il