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UNE FAMILLE COMME IL Y EN A PEU

— Cela ne te sourit pas, docteur ? reprit l’oncle qui donnait toujours ce titre à son neveu. Il s’agit d’exercer en histoire trois recrues féminines et trois recrues très-jolies : la jeune Teschenberg, la petite Klebelsberg et la riche Rosenzweig. Tu as été recommandé par le colonel Klebelsberg, mon vieux compagnon d’armes depuis Leipzig. Les honoraires sont beaux ; mais, comme je l’ai dit, cela ne te sourit probablement pas. Ah ! que ne suis-je encore lieutenant ! J’aurais eu bientôt fait de dresser les fillettes. Eh bien ! qu’est-ce que tu réponds ?

— Vous savez, mon cher oncle, que dès que vous désirez ou décidez quelque chose, c’est pour moi une joie de…

— Si cela te déplaisait, docteur, il n’y aurait qu’à le dire ?

— Non, mon oncle, j’accepte la leçon avec plaisir.

— Alors, docteur, il faut aller de ce pas chez le conseiller aux finances. J’ai promis au colonel que tu te présenterais aujourd’hui même.

Andor s’achemina vers sa chambre pour s’habiller. Pour des choses de ce genre, il obéissait à son oncle au doigt et à l’œil. Entre lui et le capitaine il y avait réciprocité toute particulière de respect.