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V

UNE FAMILLE COMME IL Y EN A PEU ET UNE FAMILLE
COMME IL Y EN A BEAUCOUP


Depuis son rendez-vous avec l’inconnue qu’il croyait être une comtesse, Plant regardait de très-haut tous ceux avec qui il était en relations, y compris le notaire dans l’étude duquel il travaillait. Il gardait toujours, néanmoins, la même prédilection qu’autrefois pour la maison d’Andor. Il ne s’expliquait pas lui-même pourquoi il allait dans cette vieille maisonnette aux bahuts noircis par l’âge ; mais il sentait que cela lui faisait du bien.

Tout pratique, indifférent, ironique qu’il était ailleurs, là il lui arrivait de rester assis, tranquillement, des heures entières et de se réchauffer à l’idéalisme qui s’échappait de toutes les fentes. Jamais, dans aucune maison, il n’y a eu autant de lézardes, de saillies, de petits recoins que dans la maison d’Andor.