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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

sance laborieuse qui a valu à l’Allemagne la prédominance en bon nombre de choses du ressort spirituel. Depuis 1870, nous sommes devenus riches pour être en même temps voués à une pauvreté que nous n’avions jusqu’alors connue que de nom, et il est à craindre que nos progrès politiques ne soient qu’un recul de notre civilisation. Dans la nature tout tend vers l’égalisation et les peuples sont des produits de la nature comme les républiques de fourmis, les monarchies d’abeilles.

Toutefois l’avenir ne me fait pas peur ; mais j’ai le dégoût du présent, devrais-je jamais passer pour un mauvais patriote.

Non, l’avenir ne m’effraie point.

Il se produira un mouvement nouveau dans le genre de celui des bourgeois, et plus tard des paysans contre l’aristocratie, un mouvement des travailleurs et il enlèvera les richesses usurpées et la richesse elle-même, comme les mouvements de jadis imposèrent les priviléges de la noblesse elle-même.

— Vous n’êtes pas aussi seul que vous le croyez à entretenir de semblables pensées, répondit Wiepert. Souvenez-vous de ce que Gustav Freitag, l’auteur de Doit et Avoir, qui est certainement bon Allemand et encore meilleur Prussien, a écrit dans le journal le Nouvel Empire.