Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/755

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
345
LA MORT N’ÉTAIT PAS INVITÉE

jesté, apportant au nom du roi un bouquet pour la soirée. L’aide de camp était suivi du médecin privé qui avait aussi sa mission. Il demanda à voir l’enfant, adressa quelques questions, examina et déclara enfin qu’il n’y avait pas le moindre danger à craindre.

— Il faut aller chez Kronstein, générale, dit-il avec une grimace après avoir remis ses gants. — Sa Majesté serait inconsolable si vous manquiez à la soirée.

Hanna lutta encore quelques instants, puis elle se rendit auprès de son enfant. La fillette étant en effet plus calme et paraissant mieux, elle résolut d’aller à la soirée.

Cette nuit devait décider ; si elle manquait à la réunion, son grand projet était anéanti ; si elle s’y rendait, demain le roi était son esclave.

Au bon moment, madame Victorine apparut avec la merveilleuse toilette et le coiffeur de la cour vint faire la tête de la belle générale. Cette tête n’eut donc plus le temps de penser à l’enfant malade. Pourquoi s’en occuper, du reste ? D’heure en heure la fillette était plus tranquille et, vers le soir, elle s’était endormie du paisible sommeil d’un ange.

Personne n’entendit que la respiration devenait de plus en plus courte, madame Victorine racontait