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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

meil, elle pensait à Andor et elle se sentait alors redressée comme par une main de fer.

Vint le jour du thé dansant chez le ministre Kronstein.

Hanna quitta l’enfant dont l’état empirait d’heure en heure pour envoyer une lettre d’excuses à madame de Kronstein. Elle était elle-même étonnée que cela lui fût si facile, mais ses lignes devaient faire renaître bientôt une lutte dont elle se croyait déjà victorieuse.

Arriva d’abord madame de Kronstein. Elle soupira, leva les mains au ciel, s’essuya même les yeux avec son mouchoir en dentelles et dut se retirer sans avoir obtenu ce qu’elle voulait.

Après se montra la reine. Elle trouva qu’il n’y avait rien de sérieux dans l’état de l’enfant et observa que, si Hanna restait chez elle, elle n’y gagnerait rien et perdrait tout d’un autre côté. Le désir du roi de la rencontrer n’étant pas satisfait, elle pouvait prédire qu’il serait blessé et renoncerait à elle pour toujours.

Hanna commença alors à hésiter ; mais elle évoqua la pensée d’Andor et cela lui donna de nouvelles forces.

La reine aussi dut se retirer sans avoir atteint son but.

Mais survint ensuite l’aide de camp de Sa Ma-