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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Il s’agit de notre honneur, fit le général avec brusquerie. Je ne veux pas être écorché vivant par ces maudits journaux. Il s’agit de mon honneur, entends-tu et aussi du tien.

— En quoi cela servira-t-il à notre honneur que je prenne une figure sérieuse ? demanda avec moquerie Hanna savourant l’embarras de ses deux interlocuteurs.

— Il faut que tu fasses plus et même tout, à vrai dire, répliqua son mari. Tu es la seule personne à pouvoir circonvenir cet homme si dangereux pour nous, à pouvoir exercer quelque influence sur lui. Fais-le appeler et tâche de le gagner.

Hanna regarda son mari avec de grands yeux.

— Vous, les femmes, vous savez vous y prendre pour ces choses-là. Montre une bonne fois que tu es fine ; cherche à réveiller en lui de tendres souvenirs ; tu m’entends bien.

Le général compléta sa pensée par un vilain petit rire.

— Nous tenons à la disposition d’Andor n’importe quelle somme, insinua Plant.

— Mais vous savez qu’il n’accepte pas d’argent, objecta Hanna.

— C’est bien pour cela, générale, que vous devez… Un regard de vous ferait peut-être ce