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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

dieuse et triomphante de Valéria, puis il quitta le boudoir et la maison pour s’éloigner à travers le parc. Il arriva jusqu’à la petite porte donnant sur la campagne ; mais il la trouva fermée et s’efforça vainement de passer par-dessus la grille. Les fers de lance dorés faillirent le percer et le retinrent prisonnier de leur maîtresse.

Il ne lui restait donc qu’à s’acheminer vers la grande porte, au risque d’être aperçu par Valéria. Avant d’arriver au petit rond-point sablé devant la villa, il vit l’actrice en robe de chambre blanche, les cheveux retenus seulement par un ruban de velours, debout au milieu des cinq visiteurs et causant vivement avec eux. Il ne se sentit plus la force d’avancer et, dans son hésitation, resta derrière un bosquet qui le dérobait aux regards de la joyeuse compagnie.

— Vous vouliez du champagne ; vous en avez eu, s’écriait Valéria traitant ses élégants visiteurs comme une reine ses sujets. Maintenant, moi, je veux ma promenade en voiture ; j’ai l’habitude de faire un tour chaque jour à cette heure-ci. L’un de mes chevaux étant malade et les vôtres ne se laissant pas atteler, d’après l’affirmation du comte, je vous attellerai vous-mêmes, messieurs.

— Quel nouveau caprice ! fit le garde du corps frisant sa petite moustache.