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SI TU ES LE FILS DE DIEU, ETC.

avec beaucoup de sentiment et très-peu de voix ; tandis que ces dames dont l’extrait de naissance ne peut plus être renié parce qu’il est visible sur leurs visages, à travers le fard, jouaient au whist dans deux pièces contiguës avec des diplomates rassis, des militaires bourrus et des banquiers souriants, Rosenzweig entraîna un par un dans le fumoir les élus que Plant voulait associer à son triomphe. À chaque nouvel arrivant, Plant, qui se trouvait là comme par hasard pour fumer tranquillement un havane, expliqua son projet plus ou moins, selon qu’il le jugeait à propos.

Quelques jours après eurent lieu les premières réunions des fondateurs et à ces réunions figurèrent, en dehors de Plant et de Rosenzweig, le baron Oldershausen, le comte Bärnburg et le général Mardefeld.

C’était déjà connu de tous que la reine participait secrètement à l’affaire et que la banque projetée prospérerait avec cet appui ; mais personne ne touchait à cette question délicate, Plant n’avait fait à aucun des assistants des communications décisives dans ce sens. Il lui suffisait que l’éclat de la majesté brillât invisible sur la petite assemblée et qu’une faible lueur de cet éclat arrivât jusque dans les salles malpropres de la Bourse.

Une véritable chasse aux places de membres du