Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/679

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
269
RICHESSE PRIME HONNEUR

entreprise de chemin de fer ; mais son hésitation ne dura guère.

« Nous exécuterons les deux projets, se dit-il à lui-même, l’un après l’autre. Avec l’aide de la reine, tout doit me réussir, même le projet le plus hasardé. Si je pouvais seulement m’entretenir avec elle ! »

Le destin, sous les traits aimables d’Hanna, s’empressa de réaliser ce désir. La soubrette de la générale lui apporta un billet délicieusement parfumé au réséda et dont le contenu fit naître en lui les espérances les plus hardies, les plus agréables. Le billet disait :

« Cher Plant,

» Je vous attends ce soir à neuf heures, en voiture, dans le voisinage de la maison d’octroi de Weissendorf.

» Hanna. »

Weissendorf est un faubourg de la ville allemande.

Plant pensa, avec raison, qu’il s’agissait d’une aventure galante. Vêtu avec le plus grand soin, frisé, parfumé, il arriva au rendez-vous, un quart d’heure plus tôt, en véritable homme du monde ; Hanna fut ponctuelle. Elle vint dans sa voiture,