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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

coururent aussitôt pour vendre ; mais il ne se trouvait personne pour acheter. Enfin, Plant surgit comme un héros d’Homère au milieu du champ de bataille et se déclara preneur.

Les boursiers l’entourèrent aussitôt comme des loups affamés. Il se vit en danger sérieux d’être écharpé par eux ; mais rien ne l’effrayait, il écouta tranquillement le concert des offres, supporta froidement les poussées, se laissa même marcher sur les pieds et acheta sans relâche.

— Vous vous ruinez, lui murmura Rosenzweig à l’oreille. Que voulez-vous sauver ? il n’y a rien à sauver.

— La Banque de Crédit rachète ses actions pour se tirer d’affaire, disait-on, et Plant est son mandataire.

Mais il arriva autre chose que ce que l’on supposait.

La nouvelle de la déconfiture de la Banque de Crédit arriva promptement à la direction de cet établissement, et le président accourut en personne à la Bourse pour démentir les bruits dangereux. On lui tendit la lettre de la Banque de Crédit et il reconnut avec stupeur le papier à entête de sa société : on avait même contrefait habilement sa signature. La lettre fut aussitôt déclarée fausse.

Les actions de la Banque de Crédit remontèrent