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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

tant de gens, assis comme des frères de la Société patronnée par le comte de Zinsendorf, bâillant à se démonter la mâchoire et s’excitant à ne pas s’en aller par les phrases habituelles en pareilles circonstances : « Quel grand homme que notre Schiller ! » « L’apôtre des bonnes mœurs ! » Mais tout cela n’est que tromperie. Ces gens-là se dévouent pour rendre un hypocrite hommage à notre prétendue culture intellectuelle ; la preuve en est qu’à la Belle Hélène ou à quelque grossière farce berlinoise, leurs figures rayonnent de plaisir.

— Premier début de M. Nordstern, lut Wolfgang.

— Un début ! Cela peut m’aller, s’écria Plant ; il y aura certainement du bruit.

— En quelle qualité cette nouvelle étoile apparaît-elle dans notre ciel artistique ?

— Comme chevalier lorrain.

— Ha ! ha !

Nous avions mis sur pied seize belles bannières,
Gens de la Lorraine, pour combattre avec vous.

— Et le chevalier Baudricourt de Vaucouleurs était notre chef, ajouta une voix sifflante et nasillarde.

La voix était celle d’un jeune homme à figure entourée de cheveux noirs tombant droit. Il sourit