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VALÉRIA REMPORTE UNE VICTOIRE

— Et à ta critique ?

— Amitié.

— Voilà l’ambassadeur espagnol qui repasse, dit Gansélès dans la chambre voisine.

— Il n’est pas dans la ville, jeta Keith dédaigneusement.

— Je reconnais cependant ses chevaux isabelle, répliqua Pfefferman avec dignité.

— Des isabelles et la livrée brune ?

— Précisément.

— C’est l’équipage du général Mardefeld.

— Allons donc ! Je le connais l’équipage du général Mardefeld, fit Pfefferman froissé.

— Tu ne m’en veux pas ? demanda Plant à Andor qui se retirait. Je n’ai réellement pas eu l’intention de te faire de la peine.

— Pourquoi t’en voudrais-je ? Je n’aurais à te garder rancune que si tu avais écrit une meilleure pièce que la mienne.

Plant se mordit les lèvres et regarda autour de lui comme s’il eût cherché quelque chose de perdu.

Il avait honte de lui-même, ce qui est pire que d’avoir honte devant les autres ; mais il eut la consolation de voir qu’après la première représentation, la pièce d’Andor passa dans la bibliothèque du théâtre, pour y moisir en compagnie de beaucoup d’autres œuvres dramatiques.