surdes ; mais elle le comprit et se prit à sourire.
Dès cette matinée, Andor vint presque chaque jour chez Valéria.
Il était en proie à cette douce agitation, à ce martyre plein de doute, de crainte, d’espérance, qui nous rend si heureux.
Valéria l’aimait et il était entraîné vers elle. Il la jugeait innocente, souillée par la calomnie, elle, la grande actrice, à l’étincelle divine, dont le talent prenait son essor bien au-dessus de la banalité ordinaire, et il se sentait assez fort pour la défendre.
Avec chaque nouveau rôle, elle l’étonnait, lui et le public, et, comme elle était assez sérieuse pour comprendre qu’elle devait à Andor toute sa valeur, tout son succès, chaque nouveau triomphe était une chaîne de plus la rivant à lui.
Elle lui demanda un jour s’il n’était pas capable d’écrire un rôle pour elle. Il parla de sa pièce. Elle écouta attentivement et laissa tomber la conversation sur ce sujet si subitement qu’il en fut peiné, mais à tort. Elle avait fait son plan, et avec sa nature pratique, elle jugeait inutile de continuer la conversation là-dessus.
Lorsque Andor fut parti, elle fit sa toilette avec tout le raffinement qu’elle savait y mettre. Elle