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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

Le roman qu’il prit en main lui parut insipide. Le parfum qu’elle avait laissé derrière elle le rendait nerveux, et ce parfum le poursuivit le lendemain au bureau de la Réforme. Il secoua la tête comme un cheval importuné par les mouches et commença à lire les journaux.

Le soir, en tournant le coin d’une rue, son regard tomba sur une affiche de théâtre. On donnait Amour et Cabale au théâtre de la cour et Valéria jouait la Milford. Andor regarda l’heure et se mit à marcher rapidement. Il fut presque étonné de se voir tout à coup au guichet du théâtre ; il n’en prit pas moins son billet à la hâte et entra dans la salle.

La représentation avait déjà commencé, Ferdinand était en présence de son père ; encore quelques tirades et le premier acte finissait. Dans l’entr’acte, Andor examina les dames dans les loges, ce qu’il ne faisait jamais, prit une glace, lut le programme et tira quatre fois sa montre. Lorsque l’orchestre eut fini son morceau, il arrangea sa cravate, tira ses manchettes et ramena ses cheveux en arrière des tempes.

Le rideau se leva. Valéria en un charmant négligé et non frisée, comme l’indique Schiller, vint s’asseoir au piano et joua d’inspiration.

« Les officiers se dispersent », dit la femme de