des femmes m’envient ; la reine m’accorde sa confiance ; le bien-être, le luxe m’entourent ; j’ai un charmant enfant ; je pourrais jouer un rôle ; je pourrais me sentir heureuse, et…
— Tu es blasée.
— Non.
— Qu’y a-t-il alors ?
— J’ai la conviction qu’il me manque quelque chose ; mais, j’ai beau réfléchir, je ne puis pas dire quel est ce quelque chose.
— Il te manque un amant, s’écria Micheline, riant à se tenir les côtes.
Le joli petit boudoir se changea pour quelques secondes en un coin de la balle ou en un lavoir. On rit ainsi au marché aux légumes.
— Oui, un amant ! répéta la baronne Oldershausen.
— Parce que tu en as deux, tu crois que j’ai besoin de faire de même.
— Tu ne vas pas me faire un sermon ?
— Non ; mais je voudrais être comprise de toi et je ne sais pas comment j’y arriverai.
— Parle en bon allemand.
Notre époque n’attache de l’importance qu’à ce qui représente une valeur matérielle.
— Tu parles en philosophe ; il me semble entendre… Andor.