Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/599

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
189
L’ÉCOLE DE LA VERTU

Le baron Kibitzhausen lui-même, l’homme de bonnes mœurs, prit part à ce concert qui semble inséparable de la fumée du tabac, à cette expansion après boire sous laquelle se cache tant de vulgarité.

Et les dames ?

Même en admettant qu’il n’y ait pas au service de toutes les femmes des figures différentes pour les jours ouvriers et les jours de fête, pour la rue, le monde et les causeries intimes, il est certain que, dès qu’elles se trouvent seules, elles apparaissent, les meilleures comme les mauvaises, tout autres qu’en présence des hommes. Nous qui avons été appelés par un vieil humoriste, Cott lui-même, je crois, « les rois de la création », nous leur servons de public.

À peine avons-nous quitté notre place, à peine le rideau est-il tombé, le gaz éteint, que les femmes se retirent dans la coulisse comme les actrices. Les vêtements de fée constellés d’étoiles, les beaux manteaux de pourpre sont mis de côté, le fard recouvrant la figure comme un masque est enlevé et… les comédiennes ne se gênent plus.

Si nous voyions entre elles les femmes dont nous avons fait notre idéal, devant lesquelles nous nous agenouillons, dont nous admirons l’esprit à la table à thé, dont nous retirons les petites pan-