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N’AVOIR PLUS CONSCIENCE DE SOI

Le baron Keith avait tout lieu d’être content de sa position chez Plant. Elle n’exigeait ni de l’esprit, ni du savoir, rien que son temps dont il pouvait être prodigue. Son occupation consistait à jouer au billard avec les officiers dans les cafés, à fréquenter le club des nobles et à faire la cour aux dames dans les salons élégants. Il devait s’adresser surtout aux dames mûres et médisantes. Plus une vieille fille était laide et fanée, plus elle était sûre de voir Keith lui offrir toute sorte d’hommages. Il ne se lassait pas de porter sa mantille ; il se démenait vaillamment au buffet pour lui conquérir un verre de limonade ou une glace ; mais il préférait danser le quadrille avec elle, parce qu’il avait alors plus de facilités pour entendre ces cancans, ces histoires piquantes que la langue venimeuse de sa compagne débitait de son mieux