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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Prenez donc place, vous aussi, lui dit-elle. Je vois que vous faites honneur à mon dressage. Vous n’osez toujours pas vous asseoir en ma présence.

Plant se mordit les lèvres.

L’actrice s’en aperçut, et ajouta :

— Avez-vous des cigarettes ? offrez-m’en une.

Il lui tendit un petit paquet de cigarettes de la Ferme. Elle en prit une, qu’elle alluma à la bougie fichée dans un chandelier d’argent sur la table.

— Puisque vous m’attendiez, vous devez savoir le but de ma visite ?

— Je le sais.

— Quel est-il ?

— Vous venez m’acheter.

— C’est vrai, incorruptible.

— Je ne me laisse pas acheter.

Valéria se mit à rire tout haut.

— Par vous du moins, continua Plant.

— Pourquoi pas par moi ? demanda-t-elle. Si nous retournions la situation, je pourrais vous dire que je n’ai pas besoin de vous acheter. Vous avez à perdre autant que moi en me faisant la guerre.

— Très-juste ; je me garderai donc de vous at-