Il apporte d’abord une Vénus commencée, puis une jeune fille au bain commencée, un groupe commencé. Viennent ensuite une tigresse jouant avec ses petits, une ébauche de bacchante à cheval sur un lion, une ébauche du buste du roi, une autre ébauche d’un combat d’amazones et des bas-reliefs. La comtesse est de plus en plus ravie. Le sculpteur continue à lui soumettre d’autres sculptures, d’autres modèles commencés. Enfin l’enthousiasme de la visiteuse arrive à son zénith ; elle se sentirait la force d’embrasser l’artiste si ce n’était…
— Comme vous êtes laborieux, maître Wolfgang ! s’écrie-t-elle.
Elle l’a déjà appelé maître. Il se gonfle à vue d’œil ; le voilà grandi de deux pouces et demi.
— Le travail complète le génie. Ayez seulement confiance en moi, babille-t-elle à nouveau, mettant un lorgnon sur son nez et regardant tantôt les sculptures, tantôt leur athlétique auteur, avec le même plaisir, la même gentillesse.
— Vous n’êtes pas athée, poursuit-elle ; mais comme cette bacchante est jolie ainsi assise ! Qui donc saurait s’asseoir ainsi ? Puis, vous ne versez pas vos idées démocratiques sur la tête de chacune de vos œuvres, et quelle simple toilette ! C’est le climat, l’adorable ciel grec ; là-bas on peut