pereur d’Autriche, qui permet à ses fils d’aller voir jouer le Jules César de Shakespeare, sont très-rares. On ne joue pas toujours pour un parterre de rois. N’imitez donc pas les tailleurs en vieux. Écrivez quelque chose de bien, d’entier et surtout de vrai.
— J’essayerai, mais je ne puis tenter cet essai que sous la forme dramatique.
— Bien, bien, fit Wiepert d’un air enjoué. Il est des gens qui ne commencent à s’apercevoir qu’un mur existe que lorsqu’ils ont donné de la tête contre lui. Écrivez donc votre pièce.
Quelques jours après, Andor annonça à son ami qu’il avait déjà fait le plan.
— Dites-moi plutôt quel sujet vous voulez traiter.
— Messaline.
— Hum ! une tragédie, et par-dessus le marché un sujet ancien ! On reconnaît là l’Allemand toujours prêt à remonter à l’antiquité pour y trouver une femme à chanter, comme si, de nos jours, il n’y avait pas dans notre morale Allemagne des Messalines à la douzaine.
Mais Andor était féru de son sujet, et il ne lui restait plus qu’à le traiter. Cela faisant, il obtint le résultat qu’avait voulu son ami, c’est-à-dire qu’il lutta contre sa douleur et la vainquit promptement.