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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

qui n’en sont pas moins terribles. Lorsqu’il n’est pas possible d’atteindre son but par la loi, on peut y arriver quand même en faisant tourner cette loi par des juristes allemands. Ces pauvres gens qui s’intitulent fièrement des bourgeois d’un pays libre n’étaient aux yeux de leur souveraine que des sujets bons à travailler pour elle, à lui obéir, et ils lui obéissaient, se trouvant satisfaits de pouvoir dire et écrire ce qu’ils voulaient.

Ministres et souverains par la grâce de Dieu, rendez toujours hommage, le verre à bière en main, à la liberté allemande, et pour tout le reste, il vous sera loisible de gouverner comme bon vous semblera. La force prime le droit ; mais le sentiment de la liberté, à la brasserie, prime la force chez nous. Souvenez-vous de cela.

Nous ne faisons pas de révolution lorsque la loi est foulée aux pieds ; mais s’il ne nous est plus permis de raisonner, nous devenons mécontents, et si le prix de la bière augmente, le sang coule.

Oh ! comme elle frappa du pied, comme elle serra ses poings mignons, la belle reine, quand elle apprit que Wolfgang avait échappé à ses geôliers en Russie, et avait été revu dans la ville ! Elle lança aussitôt après lui toute la meute de sa police ; plus de cent innocents furent arrêtés uniquement parce qu’ils portaient des habits en gue-