Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/502

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92
LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

qui frappa le plus Hanna fut le changement survenu dans la maison de ses parents et surtout en sa mère.

Elle ne retrouva ni les vieux meubles qui craquaient à toute occasion, rappelant ainsi un vieux serviteur fidèle mais grognon, ni la table modeste, presque pauvre, et fut tout particulièrement surprise de voir que les préventions de sa mère contre la mode, ses fantaisies, ses excentricités, sa prodigalité, s’étaient complétement effacées.

Madame Teschenberg ne semblait plus aussi enthousiaste pour la toile. Même dans la maison, elle ne portait que de la soie ; et lorsqu’elle sortait, elle promenait dans la poussière la traîne de sa robe en velours de prix.

Le conseiller avait-il fait un gros héritage ? Son traitement avait-il été augmenté, ou bien était-il arrivé quelque chose permettant tout ce luxe ?

C’était aussi simple que possible.

Les sentiments chrétiens que la reine affichait avaient réveillé chez d’autres bonnes âmes des sentiments pareils. En fondant une société de bienfaisance pour les pauvres honteux et pour les femmes ayant eu des malheurs, la conseillère trouva des adhérents dans toutes les classes de la société. Les dames s’empressèrent de suivre une