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LES PETITS SECRETS D’UNE ACTRICE

pas, il apparut le matin, sûr de trouver la belle chez elle, et il l’y trouvait en effet puisqu’elle n’était pas encore levée.

Plant essaya de le renvoyer, mais Rosenzweig était entêté dans ces choses-là.

— Je ne m’en irai pas d’ici avant d’avoir baisé le pied de la divine Valéria, s’écria-t-il.

On parlementa, et à la longue il fut introduit dans le demi-jour du petit sanctuaire où reposait la déesse.

— Ah ! comme vous êtes appétissante ainsi couchée ! s’écria l’homme d’honneur. Je me sens capable de prendre à gages un poëte pour vous chanter et un peintre pour vous peindre. Ma foi oui, j’en suis capable !

— Toujours galant, répliqua Valéria, le regardant d’un œil alangui.

Elle commença à s’allonger sur son duvet, sans plus prendre garde à Rosenzweig que ne le fait une jeune sultane pour l’eunuque auprès de son lit. Elle repoussait bientôt la couverture de son petit pied qu’elle laissait voir dans toute sa merveilleuse beauté.

— Permettez-moi de l’embrasser, supplia Rosenzweig, se mettant avec peine à deux genoux.

En ce moment, la soubrette entra effarée.

— Le roi ! fit-elle en un souffle.