ne voulus pas voir une créature quelconque dans la souffrance, la solitude, la captivité. J’ouvris la petite porte de la cage et je laissai l’oiseau s’envoler.
Que te dirai-je encore ?
Quand on vit heureux, tranquilles comme nous vivions, quand les jours, les années se ressemblent et s’écoulent dans la paix de l’âme, le travail, l’amour et la joie, il n’y a pas d’aventures à raconter, pas de péripéties romanesques.
Une fois, une seule fois, nous eûmes un grand chagrin. Ce fut lorsque ton frère vint au monde. Il était notre premier enfant et il mourut quelques heures après sa naissance.
Mais tu naquis l’année suivante et tu étais fort, frais ; tu criais à pleine poitrine, comme peuvent seuls crier les enfants sains.
Et ton père, comme il se faisait enfant, lorsqu’il te prenait sur son bras et te chantait ses vieilles chansons d’étudiant : « Allons, faisons bonne chère ! » « Le comte de Luxembourg. » « Qu’est-ce qui descend de la hauteur ? » et tu agitais tes petites mains et tu riais. C’était si touchant !
« Notre fils sera intelligent, » disait-il à chaque occasion, et moi je répondais : « Il sera bon. »
Tu n’avais pas encore huit ans que tu demandais un jour à ton père : « Comment se fait-il que