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CE QUE RACONTE UNE MÈRE

Le vieux Stéphan, un vrai coureur des bois dans sa jeunesse, empaillait les oiseaux et les autres bêtes, tandis que moi je collais avec de la gomme et je vernissais les trilobites, les ammonites brisés ainsi que les autres curiosités du même genre.

Chacun d’eux était mis à sa place. Sur les quatre côtés de la chambre, de grosses caisses s’adossaient aux murs, s’allongeant jusqu’au centre en rues et en ruelles.

Une des salles était affectée à la bibliothèque. Sur de longues étagères basses, on voyait des globes, des atlas, des cartes. Dans les rayons, il y avait de précieuses gravures ou autres œuvres d’art de ce genre, pour la plupart d’après les meilleurs maîtres ; il s’y trouvait aussi des reproductions des plus beaux endroits de la terre et des édifices célèbres. Mon père avait coutume de dire : Il vaut mieux se réjouir la vue à regarder de mauvaises imitations de ce qui est parfait que se gâter le goût à contempler de médiocres œuvres originales.

Venait ensuite le cabinet des modèles en plâtre d’après l’antique, des vieilles armes, des antiquités. Là se dressait, menaçant sous son armure, un chevalier à visière baissée, appuyant ses deux gantelets sur son épée à deux mains ; et un drapeau