de légèreté de forme auquel il faut arriver pour donner en monnaie à la masse du peuple les barres d’or de la science.
À midi, il prenait place à la table de Wiepert. C’était le moment où il échappait à son chagrin, où il savourait le mal de son âme. Cela ne durait qu’une heure, mais dans ce court espace de temps, que ne se disaient pas ces deux hommes à l’esprit hardi, au cœur bon !
Madame Wiepert se contentait de prêter l’oreille aux grandes idées, aux belles inventions qu’ils mettaient au jour, et s’étonnait de ce saint amour de la vérité, de ce zèle infatigable à la recherche de la science dont ils faisaient preuve tous deux.
À la tombée de la nuit, Andor rentrait à la maison.
Une nuit sur deux il veillait au chevet de sa mère ; l’autre nuit, il était remplacé par le capitaine, mademoiselle Régina ou le comte Riva, qui se partageaient la tâche. Andor l’avait voulu ainsi et ils se soumettaient à son désir.
Lorsque madame Andor était veillée par l’une de ces trois personnes, elle demeurait immobile sur ses coussins même sans être endormie ; mais dès qu’Andor était là, derrière le poêle, à lire, à étudier à sa petite table, elle ne pouvait plus rester tranquille. Il y avait en elle un besoin de lui par-