Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/451

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
JEAN

il avait déjà donné de la saucisse à son chien, mais il avait indigné la bête raffinée en la lui jetant grossièrement.

La pâture avalée, Honte-à-toi sauta sur une chaise auprès de son maître et allongea son museau sur un journal, ayant l’air d’être plongé dans la lecture de la feuille.

Au bruit des premiers équipages, Plant jeta de l’argent sur la table et se rendit à son poste. Le chien courait devant, en aboyant joyeusement ; à la porte des artistes, il se tut, renifla sur le sol et grogna. Plant porta la corbeille aux costumes dans la voiture, aida sa belle maîtresse à monter et regagna son trône de laquais.

Cette fois, le chien ne voulut pas se décider à monter près de lui. Il s’entêtait à courir entre les deux roues de derrière de la voiture.

De retour à la maison, Valéria prit le thé et Plant la servit. Ils restèrent seuls tout le temps, et cependant Plant n’osait pas s’approcher d’elle peu ou prou. Tandis qu’il était occupé à desservir, Valéria lui dit :

— Jean, tu occuperas la chambre qu’avait Fritz, entends-tu ?

— Je ferai ce que commande madame, répliqua-t-il en homme résigné à son sort.

Il trouva ce qui lui appartenait dans sa chambre