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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

Par la même occasion, tu feras quelques autres commissions pour moi ; à cinq heures et demie, il faudra que tu sois de retour pour commencer ton service. Je joue aujourd’hui et tu m’accompagneras au théâtre.

— Que faudra-t-il faire de plus pour toi ?

Un coup d’œil que lui lança aussitôt Valéria le remit dans son rôle.

— Pour vous, madame, corrigea-t-il.

— J’écrirai cela sur une tablette qui te sera remise par la femme de chambre. Et maintenant, tu peux t’en aller, Jean.

Plant s’inclina respectueusement et quitta le boudoir. Après qu’il eut refermé la porte, ses traits fatigués, tirés, se déridèrent en un sourire mystérieux. Il se rendit dans sa chambre, où il attendit la tablette ; puis il saisit son chapeau, siffla son chien et se rendit à pied à la ville.

Chemin faisant, une seule pensée le préoccupait : comment il pourrait se rendre méconnaissable de son mieux. Il entra chez un coiffeur où il se fit tailler les cheveux courts et raser toute la barbe à l’exception des favoris. Cette double opération le changeait déjà beaucoup. Après, il acheta dans une boutique de la teinture pour les cheveux et rendit noire sa chevelure blonde, faisant de même pour