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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

Plant ne répondit pas ; mais il commença enfin à faire ce qu’il aurait dû faire plus tôt, à réfléchir sur sa liaison avec Valéria. Moins dominé en ce moment par l’amour qui avait aveuglé son œil jadis si clairvoyant, il découvrit aussitôt des choses qui lui avaient toujours échappé.

Il se démontra que Valéria négligeait sa toilette, qu’elle restait souvent du matin au soir en robe de chambre usée, et un jour où elle apparut à déjeuner non frisée, les cheveux en papillotes, son amant comprit immédiatement qu’elle ne s’intéressait plus à lui, qu’il lui était devenu tout à fait indifférent.

Dans l’intervalle, Plant qui avait embarqué ses dernières espérances dans une grosse spéculation de bourse vit arriver le jour décisif.

Il se rendit à la ville par l’express, et Valéria l’y accompagna. Ils descendirent au Grand-Hôtel, se donnant rendez-vous pour le soir au café d’Europe, le lieu de réunion des cavaliers et des officiers. Plant se dirigea aussitôt vers la Bourse. Valéria prit une voiture et alla surprendre Rosenzweig à son comptoir. Elle se mit à table avec lui, et, après le dîner, ils se firent conduire au parc.

Juste à l’heure convenue, Plant, ponctuel comme d’habitude, entra dans le café et chercha Valéria dans le joli petit cabinet où les cinq parties du