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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

mes caprices, et qui s’estimera heureux que je lui permette de…

— Valéria, tu serais capable de faire cela ! dit Plant avec transport. Tu pourrais me quitter à cause de l’argent !

— Oh ! l’argent est chose méprisable, répondit-elle avec moquerie. Tu le sais aussi bien que moi.

— Mais pense donc à ma situation ! supplia Plant, qui s’était rapproché d’elle et lui parlait maintenant à voix basse, avec une vive émotion. J’ai beaucoup perdu, j’ai épuisé mon crédit, je ne puis plus rien, plus rien ; il ne me reste qu’à me brûler la cervelle, et je le ferai.

— Tu ne te brûleras pas la cervelle !

— Chère Valéria, il n’est nullement question de te faire supporter, de te faire partager mes besoins, mes ennuis.

— Je le pense bien, répliqua-t-elle en riant d’un gros mauvais rire. Je pense bien qu’il n’en est pas question ; mais je te dirai que je ne veux rien me refuser, pas la plus petite fantaisie. J’ai besoin de deux mille florins d’ici à demain ; trouve-les-moi ou sinon…

— Non, non, s’écria Plant s’asseyant à côté d’elle et l’attirant à lui tendrement, je me ruinerai complétement plutôt que de le perdre. Je ne puis