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BIEN CALCULÉ

je suis pauvre. Aux yeux de l’amour, ce sont là des petits défauts, et cependant c’est ce qui nous sépare. Je vous aime toujours ; mais je ne pourrai jamais être à vous. Adieu ! Puissiez-vous être aussi heureux que je l’ai été moi-même par votre amour.

» Votre
» Hanna. »

Andor répondit immédiatement :

« Mademoiselle,

» Vous avez très-bien fait et je ne doute pas un instant que vous ne soyez heureuse même sans mes vœux pour votre bonheur. Vous êtes prudente, pratique même, et c’est tout aujourd’hui. Je suis seulement étonné que vous me parliez avec tant de sérieux d’une chose aussi démodée que l’amour. L’amour nous donne cette sainte force qui fait tout supporter : la pauvreté, les privations, les soucis, le mépris et les persécutions. Je ne sais pas ce que vous avez ressenti pour moi ; en tout cas, ce n’était pas de l’amour.

« Votre très-respectueux,
» Andor. »

Cette lettre expédiée, il se sentit plus tran-