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UN SUCCÈS CONTEMPORAIN

amoureux du tableau, à cela près qu’au lieu du luth, il tient en main l’éventail de Valéria.

— Dis-moi, Marie…, commença-t-il.

— Pardon, Valéria.

— Dis-moi que tu m’as pardonné, que tu m’aimes encore.

Elle secoua lentement la tête et répliqua :

— Pas de ces paroles romanesques. Je te dis que je suis enchantée de te retrouver, que je te permets de me faire la cour et que tu peux m’acheter une villa : n’est-ce pas assez ?

Plant se mit à rire et lui baisa les mains ; elle, de son côté, lui adressait un regard où brillaient la satisfaction, la joie.

Qu’est-ce qui pouvait faire que cette femme, courtisée par un roi, se redonnât à un infidèle et parût heureuse de sa passion renaissante ? L’aimait-elle encore, ou bien ne savourait-elle que le triomphe de son égoïsme, de sa vanité ?