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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

politesse, d’abord au petit sopha, puis à une chaise, et arrivant enfin à la porte sain et sauf, malgré tous ses efforts pour se faire mal aux jambes.

Dehors, il posa fièrement sur sa tête son haut chapeau gris, enveloppa avec soin le vieux gant dans du papier de soie, le serra dans un grand portefeuille parmi des billets de banque et s’achemina rapidement vers sa demeure.

Depuis plusieurs années ; Steinherz était agent d’affaires. Avant de se lancer dans cette spécialité, il avait fait fructueusement le commerce des vieux pantalons, des souliers rapiécés et des vieux fers. Maintenant, il avait abandonné cette branche d’industrie à sa femme et à son garçon de quatorze ans, à cheveux noirs, donnant de belles espérances.

Steinherz entra à la hâte et solennellement dans la petite boutique tenue par sa femme et située dans un quartier des plus fréquentés. Il ouvrit la vitrine de l’étalage, derrière laquelle on voyait les objets précieux de la maison, tels que les vieilles montres en laiton, fausses perles, cuillers en ruolz et suspendit le vieux gant de Valéria contre le carreau. Au-dessous du gant il colla, avec quatre pains à cacheter rouges, la carte de l’actrice et au-dessous du tout il