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LA COUPE DE L’ARC-EN-CIEL

Mademoiselle Teschenberg était réellement imposante en ce moment ; elle avait les yeux phosphorescents.

— Vous me haïssez donc ?

— Je méprise l’homme qui ne sait pas se maîtriser, qui pense à surprendre une…

— Je m’en vais, Hanna, je m’en vais immédiatement si vous voulez, interrompit le général.

— Je vous prie donc de vous retirer et de songer comment vous pourrez me faire oublier cette tentative. Mais non, il vaut mieux que ce soit moi qui parte de cette maison.

— Non, non, supplia le visiteur. Je vous donne ma parole d’honneur que vous serez respectée, que personne ne vous reprochera rien ; mais il faut que vous restiez ; oui, il le faut… et il ne tient qu’à vous de rester pour toujours.

— En quelle qualité ? je n’ai pas envie de…

— Vous serez la maîtresse de la maison, s’empressa de dire le général.

— Je réfléchirai, répliqua Hanna avec froideur, tandis que son cœur battait de joie à coups redoublés. En ce moment, je vous prie de me laisser.

Dès que le général eut disparu dans l’armoire, mademoiselle Teschenberg se sentit prise d’une violente envie de rire aux éclats. Elle la réprima