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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

d’un éclair brilla sur sa belle tête froide, courageuse, entourant ses cheveux noirs d’une véritable auréole, et celui qui l’examinait ressentit au cœur une émotion aussi vive que si l’un des serpents de feu l’eût piqué de son dard.

Il détourna la tête rapidement, traversa la pièce pour sortir, s’arrêta court et revint.

Après que le tonnerre eut cessé avec les éclairs, la pluie tomba à torrents et le silence régna dans la salle à manger.

Ce ne fut qu’en voyant le soleil reparaître tout à coup, changer en perles brillantes les innombrables gouttes d’eau sur les feuilles, les fleurs, que Clarisse rompit le silence.

— Regardez ! Le bel arc-en-ciel ! — s’écria-t-elle.

Le général ouvrit la porte pour sortir avec Hanna et l’enfant.

— Que c’est joli ! que c’est joli ! fit la petite courant sous la pluie ; revenant ensuite prendre sa gouvernante par la taille et la regarder de cet air sérieux, confiant, propre aux enfants, elle ajouta : Est-il vrai qu’à l’endroit où l’arc-en-ciel touche à la terre il y ait une coupe remplie d’or et de diamants ?

— Quel conte absurde ! fit le général.

— Oui, Clarisse, ce n’est qu’un conte, répondit