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LA COUPE DE L’ARC-EN-CIEL

— Elle ira, monsieur le général, elle ira certainement.

Dès ce moment, Clarisse sembla ne plus vouloir se séparer d’Hanna. Au dîner, elle s’assit tout près d’elle, lui tenant fortement les mains dans les siennes.

Le lit de l’enfant avait été dressé dans la chambre de sa gouvernante contre le mur nu.

— Je voudrais coucher avec vous, dit timidement la fillette à l’heure du lit.

Hanna fit aussitôt rouler le lit de l’enfant contre le sien.

Le lendemain matin, au coup de cloche, la tête de Clarisse encore endormie reposait sur l’épaule de mademoiselle Teschenberg.

La main dans la main elles descendirent ensemble pour le déjeuner.

— Décidément, vous faites des miracles, dit le général à la gouvernante : Clarisse a bien meilleure mine aujourd’hui.

Lorsque l’instructeur se présenta pour les exercices militaires, Hanna se tourna vers son élève, pour lui dire :

— Nous allons nous amuser, Clarisse. Moi aussi, je veux être soldat. Qu’on me donne un fusil ou une canne !