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LA COUPE DE L’ARC-EN-CIEL

mela madame Brenner, faisant claquer ses pantoufles en s’éloignant à la hâte.

Elle n’avait imposé cet effort à sa corpulence qui en avait légèrement transpiré, que pour empêcher la nouvelle gouvernante qu’elle considérait comme une domestique à prétentions d’avoir le dernier mot avec elle. Elle n’en était pas moins sortie profondément blessée, et blessée d’une excellente épithète. Hanna l’avait appelée « bonne femme ».

Une fois seule, mademoiselle Teschenberg respira librement. Elle se trouvait dans une grande pièce carrée dont les murs étaient couverts de gravures représentant des épisodes de la Guerre de l’indépendance, et dont les fenêtres avaient de grands rideaux verts.

Contre l’un des murs se dressait un lit antique ; contre un autre une commode centenaire, au-dessous d’un miroir à cadre en bois ; contre le troisième mur, entre deux fenêtres, s’allongeait un vieux canapé de la même époque, recouvert quand même d’une housse en grosse toile. Contre le quatrième mur, dans lequel était percée la porte, il n’y avait rien. Du haut du poêle, un Blücher en plâtre, au nez cassé, sur un énorme cheval, regardait l’espace, tenant dans sa main droite, levée pour le commandement, comme à Waterloo, un mouchoir gris très-sale.