Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/305

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
295
SELON LE MÉRITE, LA RÉCOMPENSE

et en demandant ce qui se cachait derrière. Avant, les enfants passaient sans rien remarquer ; mais ces bambins sont si naïfs, si curieux !

Les feuilles de vigne firent fureur parmi les dames élégantes. On sait qu’il y a des Américaines qui, par décence, mettent des fourreaux aux pieds de leur piano ; de même les dames élégantes ne se contentèrent pas de couvrir leurs statuettes de feuilles de vigne en papier vert ; elles ne lisaient plus que des livres à feuilles de vigne ; chacun de leurs mouvements, chacune de leurs paroles avait sa feuille de vigne.

« Le mouvement religieux de notre époque, » écrivait Wiepert, abordant le sujet dans son journal, « naît incontestablement du besoin d’idéal chez les masses, du besoin de cet idéal que le matérialisme vulgaire leur refuse si nettement, si ironiquement. Mais ceux qui dirigent ce mouvement, les messieurs aux généalogies interminables, les dames aux paroissiens en velours rouge et surtout les prêtres et les princes de l’Église, poursuivent, sans qu’il y ait peut-être une seule exception, les mêmes buts que les autres spéculateurs contemporains. Eux aussi luttent pour arriver au pouvoir et à la fortune. Il n’y a qu’une différence : le Syllabus et les litanies remplacent le cours de la rente. »