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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

mit à chanter d’une belle voix de baryton :

Gaudeamus igitur, juvenes dum sumus[1].

Le lendemain, dans la matinée, Andor n’eut garde de ne pas faire sa visite au rédacteur de la Réforme.

On l’introduisit dans une grande pièce où le long des murs, ainsi qu’au centre, se dressaient de hauts rayons pleins de livres formant de véritables ruelles et des petites places nettement marquées. Dans un recoin mystérieux, auprès d’une fenêtre ne laissant passer les rayons du chaud soleil d’été qu’à travers des rideaux verts, Andor découvrit celui qu’il venait voir, assis dans un fauteuil à roulettes devant une énorme table de travail.

C’était un petit homme malingre, à figure pâle, spirituelle, encadrée d’une forte barbe noire. Ses yeux intelligents, vifs et respirant la bonté, s’abritaient derrière des lunettes d’or.

À la table, une dame assise écrivait.

À l’approche du visiteur, le maître de la maison lui tendit cordialement les deux mains, et la femme se leva pour le saluer amicalement, elle aussi.

  1. Jouissons donc de la vie, pendant que nous sommes jeunes.