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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

Tandis qu’Andor donnait sa leçon, elle entra bruyamment et lui dit du ton le plus mielleux, le plus bienveillant :

— Mon cher docteur, vos leçons sont parfaites, soit dit sans vous flatter. Je suis sincère, vous le savez ; et je ne souffrirai à ce sujet aucune objection de votre incomparable modestie. Vous avez fait faire à notre fille, en peu de temps, des progrès qu’un autre ne lui eût pas fait faire en plusieurs années. Nous vous en remercions de tout cœur, ce qui nous permet de passer plus rapidement à un autre sujet. Hanna et Julie vont prendre ensemble des leçons de dessin et nous ne saurions vous déranger plus longtemps de vos autres occupations. Remercie donc bien le docteur, Hanna ; le conseiller et moi nous serons toujours enchantés de vous voir chez nous, monsieur Andor.

Hanna devint rouge pourpre. Andor s’inclina sans rien dire. C’était un congé formel. En même temps que la leçon, cessait toute possibilité de voir souvent la jeune fille, de lui parler sans contrainte.

À dater de ce jour-là, Andor ne pouvait guère se permettre de venir chez les Teschenberg plus d’une fois par semaine. Chaque fois qu’il arrivait, la conseillère, affectant une amabilité irrésistible,