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UN VÉRITABLE ALLEMAND NE PEUT, ETC.

juste, depuis que cette guerre a modifié notre situation. Quand nous étions encore ce peuple que Bulwer a appelé « un peuple de penseurs », quand nous étions les faibles, les vaincus, nous condamnions les fusillades de Napoléon. Ainsi, dans l’exécution d’Andréas Hofer, par exemple, nous voyions… non, je vous ferais de la peine en vous disant ce que nous voyions. Mais les francs-tireurs français de nos jours avaient-ils fait autre chose que Hofer et ses paysans tyroliens ? Nous étions les heureux, les vainqueurs, voilà tout, et nous parlions des Français exactement comme le Moniteur avait jadis parlé des paysans tyroliens, de la landwehr autrichienne et des guérillas espagnoles. N’y aurait-il donc ni morale ni justice dans la vie des peuples ? L’idéal ne serait-il, en pareil cas, qu’une phrase que le vaincu retourne contre le vainqueur, sauf à la renier comme son adversaire à un moment donné ? Je ne suis pas homme à dire d’une lampe malpropre : voilà une étoile. Pour moi, une étoile est une étoile, et une lampe à huile malpropre est une lampe à huile malpropre. Je dis que nous avons déclamé contre la gloire des Français et condamné tout ce qu’ils faisaient au nom de cette gloire, jusqu’au jour où nous avons retourné la perche pour faire à notre tour, comme autrefois le général Davoust : fusiller, réquisition-