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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Quelle est cette dame, en compagnie de ta bien-aimée ? Elle a l’air d’une nouvelle mariée.

Plant leva les yeux et vit à côté de Marie une belle personne à formes arrondies, à traits véritablement un peu forts, mais n’enlevant pas à la figure sa majesté, son piquant.

— Présente-moi, je t’en prie, demanda le sculpteur.

Le clerc prit le bras de son ami sous le sien, s’approcha de la table où étaient assis Keith et Marie, ôta son chapeau et dit à la jeune fille.

— Présente-nous.

— Plant, mon fiancé, dit tout bas Marie un peu embarrassée, monsieur Wolfgang, sculpteur, madame de Karzow.

— Vous êtes Russe, madame, commença Wolfgang.

— Pas précisément, répondit Keith, qui portait une jupe en soie verte, un paletot de velours noir, et qui avait aussitôt abaissé le voile attaché à son chapeau français en velours noir. Je suis étrangère ici ; j’ai fait des emplettes chez madame Peneke ; c’est ainsi que j’ai connu sa charmante fille.

— Séjournerez-vous longtemps parmi nous ?

— Aussi longtemps qu’il me plaira.

— Oh ! cela vous plaira, cela vous plaira.