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POINT D’HONNEUR

perd la femme qu’il adore, mais encore sa position est en danger. Il a fait des dettes, et ses créanciers commencent à l’ennuyer de leurs lettres, de leurs visites.

L’infortuné jeune homme vit avec l’idée que par un coup d’audace il peut se remettre à flot.

Il adresse à la comtesse une lettre dans laquelle il l’accuse d’infidélité et déclare qu’il ne passera plus le seuil de sa maison.

La comtesse envoie cette lettre en rejoindre d’autres.

Le baron attend quinze jours une réponse, il vient errer en sentinelle devant le palais de la comtesse. Il veut lui parler ; il faut qu’il lui parle ; il sait qu’elle ne lui résistera pas. Lorsqu’elle sort de chez elle, il court au devant comme pour se jeter à ses pieds ; elle se contente de le dévisager froidement et de passer avec cette calme lenteur qui coupe court à toute espérance.

Keith se contenant, calcula alors comment il pourrait se tirer sans bruit de ses embarras financiers. En marchant à pas lents, il aperçut sur la façade d’une petite maison de la rue des Lys, un écriteau portant : chambre à louer. Il entra résolûment dans la maisonnette. C’était madame Peneke qui avait la chambre à louer. Le bel officier lui plut et ils furent bientôt d’accord.