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UN BAL CHEZ LES ROSENZWEIG

des deux garçons représentant le mauvais génie.

— Quelle coiffure voulez-vous ? interrogea l’autre garçon, debout derrière, le peigne légèrement planté dans les cheveux séparés au milieu et l’œil clignotant comme s’il avait eu sommeil. La coiffure artiste, frisée à raie médiane, ou la coiffure Lion, Fiesco ?

— Fiesco ! ce doit être joli, songea Andor, se souvenant du comte de Lavagna, son idéal d’étudiant. Va pour Fiesco, fit-il nonchalamment et il se plongea dans la lecture de son journal.

Qui pourrait peindre son horreur lorsqu’en se regardant dans la glace, la coiffure finie, il se vit tondu, complétement tondu comme un galérien ou un aliéné.

Il en aurait pleuré volontiers.

Sans mot dire, il paya, mit sur sa tête son chapeau qui lui tombait maintenant jusque sur les oreilles et sortit prendre l’air.

Il se demanda sérieusement s’il irait au bal oui ou non ; mais il avait engagé Hanna pour le quatrième quadrille, et il n’avait plus le choix.

Il gravit donc résolûment l’escalier recouvert de tapis, orné de fleurs. Dans l’antichambre, il fit toute sorte de cérémonies avec le domestique qui voulait lui enlever son pardessus, et essaya de se passer la main dans les cheveux. Hélas, ses che-