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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Je voudrais, cher papa… je voudrais donner un bal.

— Un bal ! s’écrie le mort ressuscitant.

— Un bal auquel nous inviterons la haute volée.

— La haute volée ?

M. Rosenzweig est en voie de se rétablir.

— Ton idée est bonne, ma fille, fait-il languissamment, mais qui voudra venir chez le pauvre Rosenzweig, qui n’est pas noble et qui a porté la balle.

— Laisse-moi faire, papa. D’abord je te promets que le baron Oldershausen viendra, puis le colonel baron Klebelsberg avec sa fille, le conseiller aux finances Teschenberg avec sa famille…

Rosenzweig se trouve tout à fait bien maintenant.

— Ensuite le sculpteur Wolfgang, le protégé du roi.

— Le protégé du roi !

D’un bond, Rosenzweig est hors de son lit, sur ses jambes.

— Oui, mon enfant, s’écrie-t-il, oui, nous donnerons un bal, un très-beau bal. Tu es ma fille. On est vraiment heureux d’avoir des enfants quand ils ont été bien élevés.

Dès le lendemain, M. Rosenzweig a fait les invitations officielles et Micheline les invitations intimes. Le docteur joue à l’éléphant avec grâce, fait sa